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NOTICE SUR PSEUDOLUS.



Pseudolus ou le Trompeur, était une des pièces de prédilection de Plaute, s’il faut s’en rapporter à la phrase que Cicéron met dans la bouche de Caton : « Que Plaute aimait son Pseudolus ! qu’il aimait son Truculentus[1] ! » Cette prédilection ne s’explique guère, et si nous étions chargé d’assigner des rangs aux pièces de Plaute, nous n’accorderions certainement le premier ni à Pseudolus ni à Truculentus. Mais peut-être Cicéron n’exprimait-il que le jugement du public de son époque, et ce jugement était influencé sans doute par la perfection avec laquelle le fameux Roscius représentait le personnage du marchand d’esclaves, Ballion[2].

L’intrigue, dans Pseudolus, n’a rien de bien nouveau : c’est l’éternelle lutte de l’esclave contre son vieux maître et contre un entremetteur. Cette intrigue est bien conçue, assurément, mais il n’y a pas beaucoup d’originalité dans les moyens. Elle peut offrir des points curieux de comparaison et de rapprochement avec les autres comédies de Plaute qui reposent sur les mêmes données, mais à la longue on se fatigue de ce retour perpétuel des mêmes personnages, si peu intéressants par eux-mêmes : l’esclave fourbe et hardi, le marchand fripon et parjure. On a d’ailleurs remarqué, et avec raison, un double défaut : le caractère du vieux père change tout à coup sans motif. Courroucé d’abord au plus haut degré contre l’esclave qui contribue à pervertir son fils, il envient subitement à faire contre lui une gageure. L’esclave s’engage à duper le marchand, à duper le vieillard, et bien

  1. De la Vieillesse, chap. xv.
  2. Voyez le Plaidoyer pour Roscius, chap. vii.