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MILPHION, frappant chez Lycus. Holà ! y a-t-il quelqu’un ? Qu’on dise à Giddénémé de sortir ; il y a une personne qui veut lui parler.


SCÈNE III. — GIDDÉNÉMË, MILPHION, HANNON, AGORASTOCLÈS, UN ESCLAVE.


GIDDÉNÉMÉ. Qui frappe ?

MILPHION. Celui qui est tout près de toi.

GIDDÉNÉMÉ. Que veux-tu ?

MILPHION. Çà, connais-tu cet homme en tunique ? sais-tu qui c’est ?

GIDDÉNÉMÉ. Que vois-je ? grand Jupiter ! c’est là mon maître le père des petites que j’ai nourries, Hannon de Carthage.

MILPHION. Est-elle madrée ! Ce Carthaginois est un fameux sorcier, il tourne toutes les têtes à son idée.

GIDDÉNÉMÉ. Ô mon maître, salut ! Hannon, vous que vos filles et moi espérions le moins, salut ! Ne soyez pas si surpris, ne me regardez pas tant. Ne reconnaissez-vous pas Giddénémé votre servante ?

HANNON. Si fait ; mais où sont mes filles ? c’est là ce que je veux savoir.

GIDDÉNÉMÉ. Au temple de Vénus.

HANNON. Qu’y font-elles ? dis-moi.

GIDDÉNÉMÉ. C’est aujourd’hui la fête de la déesse, elles sont allées prier pour obtenir ses bonnes grâces.

MILPHION. Elles les ont, ma foi, assez bien obtenues, puisque ce brave homme est arrivé.

AGORASTOCLÈS. Est-ce que ce sont ses filles ?

GIDDÉNÉMÉ. Comme vous dites. (A Hannon.) Votre tendresse nous est bien secourable, et vous voilà débarqué tout à point : aujourd’hui même il leur aurait fallu changer de noms et faire un infâme trafic de leur corps.

UN ESCLAVE, à Giddénémé. Handones illi.

GIDDÉNÉMÉ. Havon bene si illi, in mustine. Me ipsi et eneste dum et alamna cestinum.

AGORASTOCLÈS. Que viennent-ils de se dire ? explique-le-moi.

MILPHION. Il l’appelle sa mère, et elle l’appelle son fils.

HANNON, à Giddénémé. Tais-toi et ménage ta marchandise de femelle.

AGORASTOCLÈS. Quelle marchandise ?

HANNON. Un babil étourdissant qui n’en finit pas. (A Milphion,