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AGORASTOCLÊS. S’il sort, êtes-vous d’avis que je lui demande si un esclave à moi est venu chez lui, ou non ?

UN TÉMOIN. Pourquoi pas ?

AGORASTOCLÈS. Avec deux cents philippes d’or ?

UN TÉMOIN. Pourquoi pas ?

AGORASTOCLÈS. Il sera dérouté tout d’abord.

UN TÉMOIN. Pourquoi ?

AGORASTOCLÈS. Belle demande ! parce que je dirai cent philippes de moins.

UN TÉMOIN. Bien calculé.

AGORASTOCLÈS. Il croira que c’est un autre que je cherche.

UN TÉMOIN. Sans doute.

AGORASTOCLÈS. Il s’empressera de nier.

UN TÉMOIN. Et avec serment.

AGORASTOCLÈS. Il se rendra coupable du vol…

UN TÉMOIN. Ce n’est pas douteux.

AGORASTOCLÈS. De tout ce qu’on aura apporté chez lui.

UN TÉMOIN. Pourquoi pas ?

AGORASTOCLÈS. Que Jupiter vos extermine !

UN TÉMOIN. Pourquoi pas vous ?

AGORASTOCLÈS. Je vais aller frapper.

UN TÉMOIN. Oui ; pourquoi pas ?

AGORASTOCLÈS. Il faut se taire à présent : la porte crie. Je vois sortir Lycus. Secondez-moi, je vous prie.

UN TÉMOIN. Pourquoi pas ? Et même, si vous voulez, couvrez-nous la tête, qu’il ne nous reconnaisse pas pour ceux qui l’ont mis dans de si beaux draps.


SCÈNE V. — LYCUS, AGORASTOCLÈS, LES TÉMOINS.


LYCUS. Et maintenant, que tous les aruspices se pendent. J’irais encore croire à ce qu’ils disent, quand tout à l’heure, au temple, ils m’annonçaient du malheur et une grosse perte ! Voilà que je viens de faire une affaire superbe.

AGORASTOCLÈS. Bonjour, Lycus.

LYCUS. Que les dieux vous protégent, Agorastoclès.

AGORASTOCLÈS. Tu ne m’as jamais salué de si bonne grâce.

LYCUS. Le temps est au calme, c’est comme quand un vaisseau est sur mer : du côté où souffle le vent on tourne la voile.

AGORASTOCLÈS. Je souhaite une bonne santé à celles qui sont chez toi, mais pas à toi.