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LA JEUNE FILLE. Puis la Paresse, puis l’Injustice, puis enfin dixièmement le Crime, dont les atteintes sont si pernicieuses. Si l’on n’a chassé tout cela, cent murailles ne. suffiraient pas pour garder la cité.

TOXILE, à Dordale, Eh bien ?

DORDALE. Quoi ?

TOXILE. Tu fais partie de la dizaine : il faut t’en aller en exil.

DORDALE. Comment cela ?

TOXILE. Tu es un parjure.

DORDALE. Elle n’a pas trop sottement parlé.

TOXILE. C’est ton affaire, te dis-je, achète-la.

DORDALE. Ma foi, plus je la regarde, plus elle me donne dans l’œil.

TOXILE. Si tu en fais emplette, grands, dieux ! il n’y aura dans ton honnête métier personne de plus cossu que toi. Tu dépouilleras les gens à ton gré, de leurs biens, de leurs esclaves. Tu seras en relations avec des hommes de la première volée, ils rechercheront tes bonnes grâces, ils viendront faire des parties fines chez toi.

DORDALE. Je ne les laisserai pas entrer.

TOXILE. Alors ils viendront la nuit faire bacchanal devant ta maison, ils mettront le feu à la porte. Il faut que tu commandes des battants en fer, que, tu rebâtisses les murs en fer, avec un seuil de fer, une serrure, un anneau de fer ; car si tu épargnes le fer… eh bien, fais-toi mettre toi-même aux pieds de bonnes grosses chaînes de fer.

DORDALE. Va te faire pendre.

TOXILE. Et toi, va… achète-la, crois-moi.

DORDALE. Encore faut-il savoir le prix qu’il demande.

TOXILE. Veux-tu que je l’appelle ?

DORDALE. Je vais m’approcher de lui.

TOXILE. Eh bien, mon hôte ?

SAGARISTION. Me voici ; j’amène cette jeune fille, comme je vous ai dit tantôt. Notre vaisseau est entré au port la nuit dernière ; je veux la vendre, si c’est possible ; sinon, m’en aller d’ici au plus vite.

DORDALE. Bonne chance je vous souhaite, mon brave.

SAGARISTION. Oui, si je la vends son prix.

TOXILE, montrant Dordale. Voici un chaland avec qui vous pouvez faire une bonne affaire, mais c’est le seul.

SAGARISTION. Vous êtes son ami ?