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LE PERSAN.




ACTE I.



SCÈNE l — TOXILE, SAGARISTION.


TOXILE, sans voir Sagaristion. Celui qui le premier s’est avisé de se lancer, le gousset vide, dans les aventures amoureuses, a trimé plus que ne trima jamais Hercule : oui, j’aimerais mieux lutter avec le lion, l’hydre, le cerf, le sanglier d’Étolie, les oiseaux de Stymphale et Antée qu’avec l’amour ; tant le souci de trouver et emprunter me rend malheureux. Ceux à qui je demande n’ont qu’un mot à la bouche : « Je n’en ai pas. »

SAGARISTION, sans voir Taxile. L’esclave qui veut servir fidèlement a besoin ma foi, de se mettre bien des choses dans la tête pour essayer de contenter le maître, soit absent, soit présent. pour moi, je n’ai pas le cœur à servir, et mon maître n’a guère de satisfaction avec moi ; cependant il a autant de peine à se passer de moi qu’un autre à ne pas toucher un œil malade ; il faut toujours qu’il me donne des ordres, qu’il se repose sur moi du soin de ses affaires. (Il aperçoit Toxile) Quel est donc cet homme, là-bas devant moi ?

TOXILE. Quel est donc cet homme, là-bas devant moi ? Il ressemble à Sagaristion.

SAGARISTION. Eh ! c’est mon ami Toxile.

TOXILE. Assurément.

SAGARISTION. Il me semble bien que c’est lui.

TOXILE. Approchons.

SAGARISTION. Avançons.

TOXILE. Que les dieux te protègent, Sagaristion !

SAGARISTION. Qu’ils comblent tous tes désirs, Toxile ! Comment te portes-tu ?

TOXILE. Comme je peux.