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esclave, Tranion, qui serait capable de croquer tout le revenant-bon d’Hercule[1]. Ah ! j’ai pitié de ce pauvre père : quand il apprendra tout ce qui s’est passé, ce sera comme s’il avait un charbon brûlant dans le cœur.

THEUROPIDE. Si tout cela est vrai.

PHANISQUE. Que gagnerais-je à vous mentir ? (Il frappe de nouveau.) Holà, ouvrira-t-on ?

THEUROPIDE. À quoi bon frapper, puisqu’il n’y a personne ?

PHANISQUE. Ils auront été continuer la fête ailleurs. Allons-nous-en donc.

THEUROPIDE. Vous partez déjà, mon garçon ?vous n’avez rien sur les épaules.

PHANISQUE. Si je ne craignais mon maître, si je ne lui obéissais, rien ne pourrait me protéger le dos.



SCÈNE III. — THEUROPIDE, SIMON.


THEUROPIDE. Je suis perdu, je n’ai pas besoin de le dire. D’après ce que je viens d’entendre, non, je ne suis pas parti d’ici pour aller en Égypte ; j’ai été promené dans des déserts, au bout du monde ; c’est au point que je ne sais où je suis. Mais je vais l’apprendre : voici l’homme à qui mon fils a acheté la maison. Eh bien ?

SIMON. Je reviens chez moi de la place.

THEUROPIDE. Y avait-il du nouveau sur la place aujourd’hui ?

SIMON. Oui.

THEUROPIDE. Et quoi donc ?

SIMON. J’ai vu un enterrement.

THEUROPIDE. Belle nouveauté !

SIMON. On emportait un mort, et, disait-on, il n’y avait pas longtemps qu’il était encore en vie.

THEUROPIDE. La peste soit de vous !

SIMON. Pourquoi demandez-vous des nouvelles, comme un désœuvré ?

THEUROPIDE. Parce que je suis revenu hier de voyage.

SIMON. Je suis engagé en ville, ne pensez pas que je vais vous inviter.

THEUROPIDE. Je ne le demande pas, ma foi.

SIMON. Mais demain, si personne ne me prie, je souperai volontiers chez vous.

  1. À qui on offrait la dîme du butin et des trouvailles.