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PHANISQUE. Eh, j’imagine, le fils de Theuropide.

THEUROPIDE, à part. Ah ! ah ! s’il dit vrai, je suis mort. Interrogeons-le encore. (Haut.) Vous dites que ce Philolachès, quel qu’il soit, a coutume de faire bombance ici avec votre maître ?

PHANISQUE. Oui, ici même.

THEUROPIDE. Mon garçon, vous êtes plus bête que vous n’en avez l’air. J’ai bien peur que vous n’ayez été à quelque goûter où vous aurez bu un peu plus que de raison.

PHANISQUE. Pourquoi donc ?

THEUROPIDE. Je dis cela, afin que vous ne# vous trompiez pas de maison.

PHANISQUE. Je sais où je dois aller, et je reconnais bien où je me trouve. Philolachès, le fils de Theuropide, demeure ici. C’est lui qui, depuis que le père est parti pour son commerce, a affranchi une joueuse de flûte.

THEUROPIDE. Philolachès ?

PHANISQUE. Oui, une certaine Philématie.

THEUROPIDE. Pour combien ?

L’ESCLAVE. Trente talents.

PHANISQUE. Non, par Apollon, mais trente mines.

THEUROPIDE. Vous dites que Philolachès a acheté une maîtresse trente mines ?

PHANISQUE. Oui.

THEUROPIDE. Et qu’il l’a affranchie ?

PHANISQUE. Oui.

THEUROPIDE. Et que, depuis le départ de son père, il n’a pas cessé de boire avec votre maître ?

PHANISQUE. Oui.

THEUROPIDE. Et n’a-t-il pas acheté la maison du voisin ?

PHANISQUE. Non.

THEUROPIDE. Ne lui a-t-il pas donné quarante mines pour les arrhes ?

PHANISQUE. Non.

THEUROPIDE. Ah ! vous m’assassinez.

PHANISQUE. C’est bien plutôt lui qui a assassiné son père.

THEUROPIDE. Vous dites vrai ; plût aux dieux que ce fût une fausseté !

PHANISQUE. Vous êtes sans doute un ami du père ?

THEUROPIDE. Ah ! par Pollux, ce père dont vous parlez est bien malheureux.

PHANISQUE. Ce n’est rien que les trente mines à côté de tout ce qu’il a gaspillé. Il a ruiné son père. Il y a là un maudit