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TRANION. Eh bien, regardez par là, de votre côté à vous deux ; si vous ne pouvez pas voir la corneille, peut-être verrez-vous les vautours.

THEUROPIDE. Pour ne pas t’amuser, je ne vois aucun oiseau en peinture.

TRANION. Allons, je n’insiste pas, je ne vous en veux pas ; c’est l’âge qui vous empêche de voir.

THEUROPIDE. Oui, mais tout ce que je peux voir est fort de mon goût.

SIMON. Maintenant, cela vaut la. peine d’avancer.

THEUROPIDE. Vous faites tien de m’en avertir.

SIMON, appelant un esclave. Hé, petit garçon, conduisez-le dans la maison, dans les chambres. Je vous conduirais bien moi-même, mais j’ai affaire sur la place.

THEUROPIDE. Point de conducteur ! je ne tiens pas à ce qu’on me conduise. J’aime mieux m’égarer que. d’être conduit par quelqu’un.

SIMON. C’est dans la maison que je veux dire.

THEUROPIDE. J’y entrerai bien sans conducteur.

SIMON. Soit, allez.

THEUROPIDE. J’entre donc.

TRANION. Attendez, que je voie si le chien…

THEUROPIDE. Oui, vois.

TRANION. Il est là.

THEUROPIDE. Où ?

TRANION, au chien. Va-t’en. St ! que la peste te crève ! Comment, encore là ? St ! va-t’en.

SIMON. Il n’y a pas de danger, allez ; il est doux comme un mouton. Faites votre visite ; entrez hardiment. Moi je m’en vais sur la place.

THEUROPIDE. Vous êtes trop aimable. Bon voyage. (Simon s’en va.) Çà, Tranion, fais éloigner ce chien de la porte, quoiqu’il n’y ait pas de danger.



SCÈNE III. — TRANION, THEUROPIDE.


TRANION. Mais voyez donc comme il est tranquillement couché ! Vous ne voulez pas qu’on vous prenne pour un exigeant, un poltron.

THEUROPIDE. À ton idée, suis-moi par ici.

TRANION. Vous m’aurez toujours sur vos talons. (Ils entrent, et