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PHILOLACHÈS. Ainsi tu l’as vu ?

TRANION. Oui, moi-même.

PHILOLACHÈS. Assurément ?

TRANION. Assurément, vous dis-je.

PHILOLACHÈS. C’est fait de moi si tu dis vrai.

TRANION. Que gagnerais-je à mentir ?

PHILOLACHÈS. Que faire à présent ?

TRANION. Faites enlever tout cela d’ici. Qui est cet endormi ?

PHILOLACHÈS. Callidamate.

TRANION. Faites-le lever, Delphium.

DELPHIUM. Callidamate, Callidamate, éveillez-vous.

CALLIDAMATE ; Je suis éveillé ; qu’on me donne à boire.

DELPHIUM. Éveillez-vous ; le père de Philolachès arrive de son voyage.

CALLIDAMATE. Bonne santé au père !

PHILOLACHÈS. Sa santé est bonne, mais moi je suis bien malade.

CALLIDAMATE. Malade ? comment cela ?

PHILOLACHÈS. Allons, je t’en prie, lève-toi, mon père est arrivé !

CALLIDAMATE. Ton père est arrivé ? Dis-lui de repartir. Quel besoin avait-il de revenir ici ?

PHILOLACHÈS. Que faire ? En entrant ici, mon père va trouver son pauvre fils ivre, la maison pleine de convives et de femmes. C’est une triste besogne d’attendre, pour creuser un puits, que la soif vous tienne à la gorge. C’est là que j’en suis, misérable ; voilà mon père de retour, et je cherche ce qu’il faut faire.

TRANION. Voilà qu’il laisse retomber sa tête et se rendort : faites-le lever.

PHILOLACHÈS. Éveille-toi donc ; quand je te dis que mon père sera ici dans un instant.

CALLIDAMATE. Vraiment ? ton père ? Passe-moi mes souliers, que je prenne les armés, par Pollux, je vais tuer ce papa.

PHILOLACHÈS. Tu nous perds ; tais-toi, de grâce. Qu’on l’emporte vite dans la maison.

CALLIDAMATE. Par Hercule, vous me servirez de pot de chambre, si vous ne m’endonnez bien vite un. (On l’emporte.

PHILOLACHÈS. Je suis mort.

TRANION. Prenez courage : je saurai parer le coup.

PHILOLACHÈS. Je suis anéanti.

TRANION. Silence ! je penserai pour vous aux moyens de con-