Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PLEUSIDE. Est-ce tout ?

PALESTRION. N’oubliez rien Pleuside. Je m'en vais.

PALESTRION. Et vous autres, partez au plus vite, car je suis sûr qu’il ne tardera pas à sortir.

ACROTÉLEUTIE. Nous exécuterons vivement vos ordres.

PALESTRION. Allez, éloignez-vous : voici la porte qui s’ouvre tout à propos. Il sort rayonnant, il a réussi : le malheureux court après une chimère.


SCÈNE V. — PYRGOPOLINICE, PALESTRION.


PYRGOPOLINICE. Ce que je voulais de Philocomasie, je l’ai obtenu comme je souhaitais, de bonne grâce et de bonne amitié.

PALESTRION. Pourquoi donc êtes-vous resté si longtemps ?

PYRGOPOLINICE. Jamais je n’ai senti comme aujourd’hui à quel point cette femme m’aime.

PALESTRION. Eh bien ?

PYRGOPOLINICE. Combien elle m’a dit de choses ! que la conversation a été longue ! Mais enfin j’ai obtenu ce que je voulais, et je lui ai donné tout ce qu’elle a désiré, tout ce qu’elle a demandé ; je lui ai fait aussi cadeau de toi.

PALESTRION. De moi ! et comment vivrai-je sans vous ?

PYRGOPOLINICE. Allons, bon courage ; en même temps je t’affranchirai. J’ai essayé par tous les moyens d’obtenir qu’elle s’en allât sans t’emmener ; mais elle n’a pas lâché prise.

PALESTRION. Je mettrai mon espérance dans les dieux, et enfin en vous. Quoiqu’il me soit douloureux de perdre un si bon maitre, j’ai du moins le plaisir de voir que votre beauté est récompensée comme elle le mérite par cette voisine dont mes soins vous assurent les bonnes grâces.

PYRGOPOLINICE. Qu’est-il besoin de tant de paroles ? je te donnerai la liberté et je te ferai riche, si tu réussis.

PALESTRION. Je réussirai.

PYRGOPOLINICE. Je ne me tiens pas d’impatience.

PALESTRION. Il faut un peu de calme ; maîtrisez votre cœur ; ne soyez pas si emporté. Mais la voici, elle sort.