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PALESTRION. Fi donc ! quel étalon vous auriez fait ! vous en voulez à la fois aux mâles et aux femelles.

PYRGOPOLINICE. Fais donc bien attention.

PALESTRION. J’y suis.

PYRGOPOLINICE. Pour le conseil que tu me donnes, je veux que tu causes de tout cela avec elle ; car vous jasez volontiers, ensemble.

PALESTRION. Mais puisque vous voilà, faites vous-mêmes vos affaires ; dites-lui que vous ne pouvez faire autrement que de vous marier, que votre famille vous y engage, que vos amis vous y forcent.

PYRGOPOLINICE. C’est ton avis ?

PALESTRION. Sans doute.

PYRGOPOLINICE. Eh bien, je vais entrer ; pendant ce temps-là, fais sentinelle devant la maison, et sitôt que l’autre paraîtra, appelle-moi.

PALESTRION. Songez seulement à bien mener votre barque.

PYRGOPOLINICE. Elle est toute menée. Si elle n’y va pas de bon gré, je la jette dehors.

PALESTRION. Gardez-vous-en bien ; il vaut mieux qu’elle sorte chez vous de bonne grâce, et donnez-lui ce que je vous ai dit ; bijoux, parures, qu’elle emporte tout.

PYRGOPOLINICE. C’est ce que je désire, assurément.

PALESTRION. Je crois que vous l’obtiendrez sans peine. Mais entrez, ne tardez pas.

PYRGOPOLINICE. Je t’obéis. (Il entre.)

PALESTRION. Vous paraît-il autre que je vous l’avais dépeint tout à l’heure, ce militaire coureur de femmes ? Maintenant il me faudrait Acrotéleutie, sa suivante et Pleuside. Bon Jupiter ! comme tout me vient en aide Ceux ! que je souhaitais plus que tout au monde, je les aperçois qui sortent ensemble de chez le voisin.


SCÈNE IV. — ACROTÉLEUTIE, MILPHIDIPPE, PLEUSIDE, PALESTRION.


ACROTÉLEUTIE. Suivez-moi, et regardez bien si personne ne nous espionne.

MILPHIDIPPE. Je ne vois personne, si ce n’est précisément celui que nous voulons rencontrer.

PALESTRION. Et moi aussi je vous désiré.