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PALESTRION, à Milphidippe. Que faites-vous plantée là ? allez donc.

MILPHIDIPPE. Je me retire.

PALESTRION. Eh, entendez-vous ? rendez-lui compte dé tout comme il faut, en fille d’esprit.

MILPHIDIPPE. Je lui ferai tressaillir le cœur.

PALESTRION, bas. Dites à Philocomasie, si elle est chez vous, de retourner à la maison, que notre homme est ici.

MILPHIDIPPE. Elle est avec ma maîtresse ; sans se faire voir, elles ont écouté tous nos propos.

PALESTRION. Bravo ! d’après ce qu’elles ont entendu elles sauront encore mieux se conduire.

MILPHIDIPPE. Vous me retenez trop.

PALESTRION. Je m’éloigne, je ne vous retiens pas, je ne vous touche pas, je ne vous… je me tais.

PYRGOPOLINICE. Dites-lui de venir bien vite : c’est une affaire que nous allons arranger tout de suite.


SCÈNE III. — PYRGOPOLINICE, PALESTRION.


PYRGOPOLINICE. A présent, Palestrion, que me conseilles-tu de faire de ma maîtresse ? car d’aucune façon je ne peux recevoir l’autre chez moi avant de m’être défait de celle-ci.

PALESTRION. Pourquoi me consulter ? je vous ai déjà dit. la meilleure manière pour que tout se passe en douceur. Qu’elle garde tous les bijoux, tous les vêtements de femme dont vous l’avez parée ; qu’elle les prenne, qu’elle les ait, qu’elle les emporte. Dites-lui que c’est le moment ou jamais de s’en aller chez elle ; ajoutez que sa sœur et sa mère sont ici, ce qui lui fera une compagnie fort convenable pour s’en retourner.

PYRGOPOLINICE. Comment sais-tu qu’elles sont ici ?

PALESTRION. Parce que j’ai vu la sœur de mes propres yeux.

PYRGOPOLINICE. Elle est venue la voir ?

PALESTRION. Oui.

PYRGOPOLINICE. T’a-t-elle paru jolie ?

PALESTRION. Vous voulez tout avoir.

PYRGOPOLINICE. Où cette sœur a-t-elle dit qu’était sa mère ?

PALESTRION. Le patron qui les amenées m’a dit qu’elle était restée couchée à bord, parce qu’elle a une grosse fluxion sur les yeux. Ce patron est descendu ici, chez nos voisins.

PYRGOPOLINICE. Et lui, est-il beau garçon ?