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MYRRHINE. Observe tout ce qui se passe dans la maison, et avertis-moi, je te prie.

PARDALISQUE. Volontiers.

MYRRHINE. Et dis-lui hardiment tout ce qui te viendra, je te le permets.

PARDALISQUE. Silence ! votre porte s’ouvre.


SCÈNE II. — OLYMPION, CLÉOSTRATE, MYRRHINE.

OLYMPION, se croyant seul. Où fuir ? où me retirer ? comment cacher ma honte ? Quel déshonneur pour mon maître et pour moi, le jour de nos noces ! Je suis tout confus, tout tremblant ; nous voilà couverts de ridicule… Mais je deviens fou, c’est du nouveau, je me mets à rougir de ce dont je n’ai jamais rougi. (Aux spectateurs.) Attention, je vais vous raconter mon aventure, cela vaut la peine d’écouter. Rien de plus comique que ce qui m’est arrivé là dedans, vous allez en juger… Dès que j’ai introduit la nouvelle mariée, je vais tout droit tirer la barre de la porte : mais il faisait noir comme dans un four Je la couche, je l’arrange, je me mets en devoir… pour épouser avant le bonhomme… Tout à coup, je me ralentis, parce que… À plusieurs reprises, je regarde de tous côtés, de crainte que le vieux… Et d’abord, pour amener l’heureux moment, je lui demande un baiser. Elle repousse ma main, et ne permet pas que je l’embrasse à mon aise. Mais mon feu s’augmente ; je brûle de me jeter sur ma Casina. Je veux que le vieux trouve besogne faite, et je pousse le verrou, pour qu’il ne me surprenne pas.

MYRRHINE, à Cléostrate. Allons, aborde-le.

CLÉOSTRATE. Dis-moi, où est ta nouvelle épousée ?

OLYMPION, à part. Ah ! je suis perdu ! tout est éventé.

CLÉOSTRATE. Tu feras bien de nous conter de point en point ce qui s’est passé. Comment va Casina ? se montre-t-elle bonne fille ?

OLYMPION. Je rougis de dire…

CLÉOSTRATE. Raconte-nous toute l’affaire ; tu avais commencé.

OLYMPION. Je meurs de honte.

CLÉOSTRATE. Un peu de courage. Tu te mets au lit, et après ? poursuis.

OLYMPION. C’est une indignité.