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la rende à Lyconide, Lyconide m’affranchit, et je rentre dans tous mes droite. (À Lyconide.) Le promettez-vous ?

LYCONIDE. Je le promets.

STROBILE, à Mégadore et à Eunomie. Avez-vous entendu ce qu’il a dit ?

MÉGADORE. Nous l’avons entendu.

STROBILE, à son maître. Jurez par Jupiter.

LYCONIDE. Voyez à quoi m’oblige l’embarras d’autrui ! Tu es trop exigeant. Je ferai pourtant ce qu’il veut.

STROBILE. Hé ! nous vivons dans un temps où la bonne foi est si rare ! On fait un acte en présence de douze témoins. Celui qui rédige bien le contrat marque bien l’époque et le lieu ; mais un rhéteur subtil trouve moyen de nier le fait.

LYCONIDE. En finirai-je bientôt avec toi ?

STROBILE. Prenez ce caillou.

LYCONIDE. Si je te trompe sciemment, que Jupiter me dépouille de mes biens, sauf le droit d’asile dans la ville et la citadelle ; qu’il me rejette comme cette pierre que tu me vois jeter ! Est-ce assez ?

STROBILE. Il suffit ; je cours chercher votre or.

LYCONIDE. Va : cours sur les ailes de Pégase, et reviens promptement.



SCÈNE IV. — LYCONIDE, MÉGADORE, EUNOMIE.


LYCONIDE, à Mégadore. C’est une chose bien insupportable pour un homme.de sens, qu’un esclave discoureur et qui veut avoir plus d’esprit que son maître. Que ce Strobile aille se faire crucifier, pourvu qu’il m’apporte sans retard la marmite pleine de bon or. Je bannirai le chagrin de notre beau-père Euclion ; je lui rendrai la gaieté, j’obtiendrai la main de sa fille qui vient à l’instant de devenir mère. Mais, voici Strobile ; il revient chargé. C’est le trésor, c’est bien la marmite qu’il apporte.



SCÈNE V. — STROBILE, LYCONIDE, MÉGADORE, EUNOMIE, EUCLION.


STROBILE, à Lyconide. Je vous apporte ce que j[e vous ai promis, la marmite que j’ai trouvée, contenant quatre livres pesant d’or. Ai-je été leste ?

LYCONIDE. Pas trop. Ô dieux immortels ! Que vois-je ? que