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de te montrer. Attends, maître, filou, je vais t’arranger à ma mode.

STROBILE. Quelle furie vous agite ? qu’ai-je à démêler avec vous, vieillard ? Pourquoi me bousculer ? pourquoi me tirer ? pourquoi me frapper ?

EUCLION. Te le demandes, vrai gibier de potence, voleur et trois fois voleur ?

STROBILE. Que vous ai-je pris ?

EUCLION. Rends-le, et vite.

STROBILE. Que je rende quoi ?

EUCLION. Faut-il te le dire ?

STROBILE. Je ne vous ai rien pris.

EUCLION. Allons, voyons ce que tu as dérobé. Eh bien ?

STROBILE. Eh bien ?

EUCLION. Tu ne l’emporteras pas.

STROBILE. Que vous faut-il donc ?

EUCLION. Mets-le là.

STROBILE. Eh ! bonhomme, vous m’avez tout, l’air d’être vous-même assez expert à le mettre.

EUCLION. Mets-le là, te dis-je, et trêve de plaisanterie ; je ne suis pas d’humeur à badiner.

STROBILE. Mais enfin que voulez-vous que je mette là ? Ne pouvez-vous nommer les choses par leur nom ? Sur ma foi, je ne vous ai rien pris, je n’ai touché à rien.

EUCLION. Montre-moi tes mains.

STROBILE. Les voilà.

EUCLION. Montre donc.

STROBILE. Tenez !

EUCLION. Je vois. L’autre maintenant.

STROBILE. Les fantômes et la bile ont troublé la cervelle du bonhomme. Est-ce là me faire injure, oui ou non ?

EUCLION. Certes, et une très-grande, car tu devrais déjà être pendu. Mais cela ne tardera pas, si tu n’avoues.

STROBILE. Que voulez-vous que j’avoue ?

EUCLION. Qu’as-tu emporté d’ici ?

STROBILE. Que les dieux m^exterminent si j’ai touché à rien qui vous appartienne… (À part.) et si je n’ai pas voulu prendre.

EUCLION. Allons, secoue ton manteau.

STROBILE. Comme vous voudrez.

EUCLION. N’y a-t-il rien sous cette tunique ?

STROBILE. Tâtez plutôt.

EUCLION. Voyez, le pendard, quelle douceur ! c’est pour que