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se passe. Je vais, pour ne donner l’éveil à personne, m’asseoir sur cet autel. Je pourrai voir de là ce qu’on fera de part et d’autre.



SCÈNE II. — EUCLION, STROBILE.



EUCLION, sortant du temple et sans voir Strobile. Ô Bonne Foi ! garde-toi bien de révéler à personne que mon or est ici. Je ne crains pas qu’on le trouve, la cachette est trop bien choisie. Sur mon âme, celui qui tomberait dessus ferait là un beau butin : une marmite pleine d’or. Ne permets pas, ô Bonne Foi, que pareille chose arrive. Et maintenant, allons nous baigner pour offrir le sacrifice et ne pas retarder mon gendre ; qu’il puisse emmener ma fille chez lui, dès qu’il l'enverra chercher. Veille, ô Bonne Foi, veille, et fais que je retrouve chez toi la marmite saine et sauve. Je t’ai confié mon or; je viens de le déposer dans ton bois sacré, dans ton temple, (Il sort.)



SCÈNE III. — STROBILE.


Dieux immortels ! que viens-je d’entendre ? Il a caché là, dans ce temple, une marmite pleine d’or. Ô Bonne Foi, garde-toi bien de lui être plus fidèle qu’à moi. C’est là, si je ne me trompe, le père de celle que mon maître aime. Entrons, et fouillons dans le temple ; essayons de trouver cet or, tandis que le bonhomme est occupé. Si je mets la main dessus, ô Bonne Foi, je t’offrirai une cruche de vin qui ne tiendra pas moins d’un conge[1]. Voilà ce que je ferai pour toi, et quant à moi, je boirai une fière rasade. (Il entre dans le temple.)



SCÈNE IV. — EUCLION.


Ce n’est pas pour rien que le corbeau vient de chanter à ma gauche ; il croassait et volait en rasant la terre. Aussitôt mon cœur s’est mis à danser, mais d’une force !… Courons bien vite.



SCÈNE V. — EUCLION, STROBILE.


EUCLION. Hors d’ici, méchant ver de terre qui viens de sortir de ton trou. On ne te voyait pas tout à l’heure, et il t’en cuira

  1. Plus de trois litres.