Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


DIABOLE. À merveille ; c’est bien là ce qu’il faut ; mais dans la chambre à coucher… Efface. Je tiens au contraire à ce qu’elle remue. Je ne veux pas lui donner ce prétexte ; elle dirait qu’on le lui a défendu.

LE PARASITE. Vous craignez les chicanes, à ce que je vois.

DIABOLE. C’est vrai.

LE PARASITE. J'effacerai donc, puisque vous le voulez.

DIABOLE. Efface.

LE PARASITE. Écoutez le reste.

DIABOLE. Parle, je suis tout oreilles.

LE PARASITE. « Elle ne se servira d’aucun mot à double sens. Elle ne saura pas parler d’autre langue que la langue attique. S’il lui prend envie de tousser, elle ne toussera pas comme cela (Il tousse en tirant la langue) de façon à laisser voir sa langue. Si elle fait semblant d’être enrhumée, elle ne fera pas comme cela (Il passe sa langue sur ses lèvres) ; mais vous lui essuierez les lèvres vous-même, pour qu’elle n’ait pas l’air d’offrir un baiser. Sas mère l’entremetteuse ne sera pas admise à votre table et ne dira d’injures à personne. S’il lui arrive d’en dire, pour sa punition elle sera privée de vin pendant vingt jours. »

DIABOLE. Admirablement rédigé ! quel superbe contrat !

LE PARASITE. « Si elle ordonne à sa femme de chambre d’offrir des couronnes, des guirlandes, des parfums, à Vénus ou à Cupidon, votre esclave s’assurera si c’est à Vénus qu’on les offre, ou au dieu mâle. S’il lui prend fantaisie de chasteté, elle vous rendra autant de nuits amoureuses qu’elle aura passé de nuits solitaires. » Hé ! ce ne sont pas là chansons d’enterrement.

DIABOLE. Tes articles sont parfaits. Entre avec moi.

LE PARASITE. Je vous suis. (Ils entrent, pour ressortir bientôt après.)