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SCENE V (Hégion sortant de chez Sostrate)

Prenez courage, Sostrate, et consolez votre fille du mieux que vous pourrez. Je vais voir si je trouverai Micion sur la place, (515) et je lui conterai toute l’affaire d’un bout à l’autre, comme elle s’est passée. S’il est disposé à faire son devoir, qu’il le fasse ; sinon, qu’il le dise afin que je sache à quoi m’en tenir.


ACTE QUATRIEME


SCENE I (Ctésiphon, Syrus)

CT. Tu dis que mon père s’en est allé à la campagne ?

SY. Il y a longtemps.

CT. Bien vrai ? dis-moi.

SY. (520) Il est arrivé, et je suis sûr qu’à cette heure il travaille comme un perdu.

CT. Ah ! plût au ciel que, sans se faire de mal toutefois, il se fatiguât si bien que de trois jours il ne pût bouger de son lit !

SY. Ainsi soit-il, et mieux encore, s’il est possible !

CT. Oui ; car j’ai une envie démesurée de finir joyeusement la journée comme je l’ai commencée. (525) Et ce qui me fait surtout détester cette campagne, c’est qu’elle est si près. Que si elle était plus loin, la nuit l’y surprendrait avant qu’il eût le temps de revenir ici. Mais lorsqu’il verra que je n’y suis pas, il va revenir au galop, j’en suis sûr ; il me demandera où je suis allé, pourquoi il ne m’a pas vu de la journée. (530) Que lui dirai-je ?

SY. Vous ne trouvez rien ?

CT. Rien du tout.

SY. Vous êtes un pauvre homme. N’avez-vous personne ici ? pas un client, un hôte, un ami ?

CT. Si fait ; mais ensuite ?

SY. Vous aurez eu quelque service à leur rendre.

CT. Que je ne leur ai pas rendu ? Ce n’est pas possible.

SY. Très possible.

CT. Pour la journée, oui ; mais si je passe ici la nuit, quelle excuse lui donner, Syrus ?

SY. Ah ! ce devrait bien être la mode d’obliger ses amis la nuit comme le jour ! (535) Mais soyez tranquille : je connais son faible, et lorsqu’il est le plus en colère, je sais le rendre doux comme un agneau

CT. Comment cela ?

SY. Il aime à entendre faire votre éloge. Devant lui, je fais de vous un petit dieu. J’énumère toutes vos qualités.

CT. Mes qualités ?

SY. Les vôtres Et mon homme aussitôt de pleurer de joie, comme un enfant. Mais tenez…

CT. Hein ! quoi ?

SY. Quand on parle du loup…..

CT. (540) C’est mon père !

SY. En personne.

CT. Syrus, qu’allons-nous faire ?

SY. Sauvez-vous vite à la maison, je verrai.

CT. S’il demande après moi… bouche close, entends-tu ?

SY. Avez-vous bientôt fini ?

SCENE II (Déméa, Ctésiphon, Syrus)

DE. En vérité, n’est-ce pas jouer de malheur ? Premièrement je ne sais où trouver mon frère ; et puis, tandis que je cours après lui, je rencontre un