Qu’on ne parle donc pas du nom, mais que l’on examine la chose qu’il désigne.
Il ne s’agit pas du nom en effet.
Quel que soit d’ailleurs le nom que l’Etat donne à cette chose, c’est évidemment elle qu’il a en vue en légiférant, et toutes ses lois visent au plus grand avantage qu’il pense et peut en retirer pour lui. Ou a-t-il quelque autre objet en vue quand il les établit ?
Aucun.
Or, atteint-il toujours son but, ou ne le manque-t-il pas sur bien des points ?
Je suis persuadé pour ma part qu’il lui arrive de le manquer.
C’est ce dont tout le monde conviendra plus aisément, si l’on pose la question sur la classe entière à laquelle appartient l’utile ; or, elle s’étend au temps à venir ; car, lorsque nous légiférons, c’est avec l’idée que nos lois seront utiles pour le temps à venir, et le nom de futur est celui qui convient à cette utilité.
Absolument.
Interrogeons donc de cette manière Protagoras ou quelqu’un de ceux qui soutiennent les mêmes thèses que lui. Tes disciples et toi, Protagoras, vous affirmez que l’homme est la mesure de toutes choses, du blanc, du lourd, du léger et de toutes les impressions du même genre sans exception. Comme il en a le critère en lui-même, telles il les éprouve, telles il les croit, et par suite il les croit vraies et réelles pour lui. N’est-ce pas vrai ?
Si.