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Sur quel point ?
Que la nature du bien diffère du reste en ceci ?
En quoi ?
En ce qu’un être vivant qui en aurait constamment et sans interruption la possession pleine et entière n’aurait plus besoin d’aucune autre chose et que le bien lui suffirait parfaitement. N’est-ce pas vrai ?
Si, assurément.
N’avons-nous pas essayé de séparer l’un de l’autre par la pensée et de les mettre dans la vie des individus, d’une part le plaisir sans mélange de sagesse, de l’autre la sagesse privée de même de tout élément de plaisir ?
C’est ce que nous avons fait.
Est-ce que l’une ou l’autre vie nous a paru suffisante pour aucun de nous ?
Comment l'aurait-elle paru ?
XXXVII. — Si nous nous sommes alors écartés de la vérité en quelque chose, que celui qui voudra reprenne la question à présent, et la traite plus correctement. Qu’il mette dans la même classe la mémoire, la sagesse, la science et l’opinion vraie, et qu’il examine si quelqu’un, privé de tout cela, voudrait avoir ou acquérir quoi que ce soit, même le plaisir le plus grand et le plus vif, s’il n’avait pas une opinion vraie touchant la joie qu’il ressent, s’il n’avait aucune connaissance de ce qu’il éprouve, et n’en gardait pas le souvenir même un instant. Qu’il pose la même question au sujet de la sagesse et demande si quelqu’un voudrait l’avoir sans aucun plaisir, si petit qu’il soit, plutôt qu’avec quelques plaisirs, ou tous les plaisirs sans sagesse plutôt qu’avec quelque sagesse.