Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/343

Cette page n’a pas encore été corrigée

age|SOCRATE|c}}

En premier lieu, par rapport aux richesses, quand ils se croient plus riches qu’ils ne sont réellement.

PROTARQUE

Il y a en effet beaucoup de gens qui ont cette illusion.

SOCRATE

Il y en a davantage encore qui se croient plus grands et plus beaux qu’ils ne sont et qui, pour tout ce qui regarde le corps, s’attribuent des qualités supérieures à celles qu’ils possèdent réellement.

PROTARQUE

Assurément.

SOCRATE

Mais les plus nombreux de beaucoup sont, à mon avis, ceux qui s’illusionnent sur la troisième espèce d’ignorance, celle qui a trait aux qualités de l’âme, et qui se figurent être plus vertueux que les autres, alors qu’ils ne le sont pas.

PROTARQUE

Cela est certain.

SOCRATE

Et parmi les vertus, n’est-ce pas à la sagesse que la foule s’attache de toute manière et se remplit par là de querelles et d’illusions sur ses lumières ?

PROTARQUE

Sans contredit.

SOCRATE

Si l’on appelle cet état d’âme un mal, l’expression sera juste.

PROTARQUE

Très juste.

SOCRATE

Maintenant, Protarque, il faut encore diviser ceci en deux, si nous voulons nous faire une idée exacte de ce puéril sentiment qu’est l’envie et de l’étrange mélange de plaisir et de douleur qui s’y fait. Comment le couper en deux ? demanderas-tu. Tous ceux qui conçoivent sottement cette fausse opinion d’eux-mêmes doivent nécessairement, comme le reste des hommes, avoir en partage, les uns la force et la puissance, et les autres, j’imagine, le contraire.

{{Personnage|P