Comment le pourrait-elle ?
Il en est de même de la vie moyenne. Juger ou dire qu’elle est agréable ou douloureuse, c’est mal juger et mal parler, du moins à consulter la droite raison.
Sans contredit.
Cependant, camarade, nous connaissons des gens qui parlent et jugent de la sorte[1].
C’est vrai.
Croient-ils donc aussi qu’ils ont du plaisir dès lors qu’ils ne sentent pas de douleur ?
Ils le disent en tout cas.
Ils croient donc avoir du plaisir ; autrement, ils ne le diraient pas.
C’est ce qui me semble.
Ils ont donc une fausse opinion du plaisir, s’il est vrai que l’absence de douleur et le plaisir soient différents de nature.
Ils sont, en effet, différents, nous l’avons vu.
Alors admettons-nous qu’il y a, comme nous le disions à l’instant, trois états, ou qu’il n’y en a que deux, la douleur qui est un mal pour l’humanité, et l’absence de douleur qui est par elle-même un bien et que nous appellerons plaisir ?
XXVII. — A quel propos nous faisons-nous cette question, Socrate ? Je ne le saisis pas.
- ↑ Sans doute Antisthène et son école.