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N’est-ce pas, dans les cas de maladie, le juste mélange de ces éléments qui produit la santé ?
Si, assurément.
Et dans l’aigu et le grave, dans le rapide et le lent, qui sont infinis, est-ce qu’en s’y mélangeant, les mêmes éléments ne les rendent pas finis, et ne donnent-ils pas la forme la plus parfaite à toute la musique ?
Parfaitement.
Et, en s’introduisant dans le froid et dans la chaleur, n’en ôtent-ils pas le trop et l’infini, en y substituant la mesure et la proportion ?
Sans contredit.
N’est-ce pas de ce mélange de l’infini et du fini que naissent les saisons et tout ce que nous trouvons de beau dans l’univers ?
Sans doute.
Et il y a mille autres choses que j’omets de citer, comme la beauté et la force avec la santé, et dans l’âme une foule d’admirables qualités. En effet, la déesse, mon beau Philèbe, en voyant la violence et l’universelle méchanceté, qui viennent de ce que les hommes ne mettent pas de bornes à leurs plaisirs et à leur gourmandise, a établi la loi et l’ordre, qui contiennent une limite. Tu prétends, toi, qu’elle fait du mal ; moi, au contraire, je dis qu’elle est notre salut. Et toi, Protarque, qu’en dis-tu ?
Je suis tout à fait d’accord avec toi, Socrate.
Telles sont les trois classes dont j’avais à parler, si tu me comprends bien.
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