C’est juste.
Ces lois, écrites par des hommes qui possèdent la science, autant qu’il est possible, ne seraient-elles pas, en chaque matière, des imitations de la vérité ?
Sans aucun doute.
Et pourtant nous avons dit, s’il nous en souvient, que l’homme qui sait, le véritable politique, agirait souvent suivant son art, sans s’inquiéter aucunement, pour se conduire, des règlements écrits, lorsqu’une autre manière de faire lui paraîtrait meilleure que les règles qu’il a rédigées lui-même et adressées à des hommes qui sont loin de lui.
Nous l’avons dit, en effet.
Or, quand un individu quelconque ou une foule quelconque, ayant des lois établies, entreprennent, à l’encontre de ces lois, de faire quelque chose qui leur paraît préférable, ne font-ils pas, autant qu’il est en eux, la même chose que ce politique véritable ?
Assurément.
Si ce sont des ignorants qui agissent ainsi, ils essaieront sans doute d’imiter la vérité, mais ils l’imiteront fort mal ; si, au contraire, ce sont des gens savants dans leur art, ce n’est plus là de l’imitation, c’est la parfaite vérité même dont nous avons parlé.
A coup sûr.
Cependant nous sommes tombés d’accord précédemment qu’aucune foule n’est capable de s’assimiler un art, quel qu’il soit. Notre accord reste acquis ?
Il reste acquis.
{{Personnage|L’