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De quels offices et de quels hommes veux-tu parler ?

L’ÉTRANGER

De ceux qui forment la classe des hérauts, de ceux qui, à force de servir, deviennent des clercs habiles, et de certains autres qui remplissent en perfection une foule d’autres fonctions relatives aux offices publics. De ceux-là, que dirons-nous ?

SOCRATE LE JEUNE

Ce que tu disais tout à l’heure, qu’ils sont des serviteurs, mais qu’ils ne sont pas eux-mêmes les chefs des cités.

L’ÉTRANGER

Je ne rêvais pourtant pas, que je sache, quand j’ai dit que c’était de ce côté que nous verrions apparaître ceux qui élèvent les plus grandes prétentions à la politique, quoiqu’il puisse paraître fort étrange de les chercher dans un groupe quelconque de serviteurs.

SOCRATE LE JEUNE

Assurément.

L’ÉTRANGER

Approchons donc encore plus près de ceux qui n’ont pas encore été passés à la pierre de touche. Ce sont d’abord ceux qui s’occupent de divination et qui possèdent une partie de la science du service : car ils passent pour être les interprètes des dieux auprès des hommes.

SOCRATE LE JEUNE

Oui.

L’ÉTRANGER

Et d’autre part, la race des prêtres qui, selon l’opinion reçue, savent offrir, en sacrifiant aux dieux en notre nom, des présents selon leur coeur et leur demander par des prières de nous octroyer des biens. Or ces deux fonctions sont bien des parties de l’art de servir.

SOCRATE LE JEUNE

Il le semble en tout cas.

L’ÉTRANGER

XXX. — Je crois qu’à présent nous tenons une piste pour atteindre le but que nous poursuivons. Car les prêtres et les devins ont l’air d’avoir une haute idée d’eux-mêmes et sont en grande vénération à cause de la grandeur de leurs fonctions. C’est à tel point qu’en Egypte un r