répartition de toute la provision ? Et pour ce qui est de la consommation et de l’usage de ces vivres pour l’entretien de sa propre personne, ne doit‑il pas s’abstenir de prendre plus que les autres, sous peine d’être incommodé, tandis que certains auront une plus large part, les autres une moindre que lui ? Et s’il est par hasard le plus faible de tous, ne doit‑il pas avoir, bien qu’il soit le meilleur, la plus petite part de toutes ? N’en est‑il pas ainsi, mon bon ami ?
Tu me parles de vivres, de boissons, de médecins et autres sottises. Ce n’est pas de cela que je te parle, moi.
Quoi qu’il en soit, n’est‑ce pas le plus sage que tu appelles le meilleur, oui ou non ?
Oui.
Et ne dis‑tu pas que le meilleur doit avoir plus ?
Oui, mais pas en fait de vivres et de boissons.
J’entends, mais en fait de vêtements peut‑être. Le plus habile à tisser doit‑il avoir le plus ample manteau et promener par la ville les plus nombreux et les plus beaux costumes ?
Que viens‑tu nous chanter avec tes costumes ?
Et pour les chaussures, il est clair que la plus grosse part doit revenir à celui qui est le plus entendu et le meilleur en cette matière. Peut‑être le cordonnier doit‑il circuler avec de plus grandes et de plus nombreuses chaussures que les autres.
Qu’ai-je à faire de ces chaussures ? tu radotes à dire d’experts.
Eh bien, si ce n’est pas cela que tu as en vue, c’est peut-être le cas d’un laboureur bien doué, qui s’entend en perfection au travail de la terre : peut‑être doit‑il avoir plus de semences que les autres et en employer autant qu’il est possible pour ensemencer ses terres.
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