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78c Ainsi donc l’économie délivre de l’indigence, la méde­cine de la maladie, la justice de l’intempérance et de l’in­justice.

POLOS

Il y a apparence.

SOCRATE

Et laquelle de ces choses dont tu parles est la plus belle ?

POLOS

Quelles choses ?

SOCRATE

L’économie, la médecine, la justice.

POLOS

La plus belle de beaucoup, Socrate, c’est la justice.

SOCRATE

C’est donc elle aussi, puisqu’elle est la plus belle, qui procure le plus de plaisir ou de profit ou des deux à la fois.

POLOS

Oui.

SOCRATE

Est‑ce une chose agréable d’être entre les mains des médecins, et prend‑on plaisir à se laisser traiter par eux ?

POLOS

Je ne le crois pas.

SOCRATE

Mais on y a profit, n’est‑ce pas ?

POLOS

Oui.

SOCRATE

Car on est délivré d’un grand mal, et l’on a avantage à supporter la douleur et à recouvrer la santé.

POLOS

Sans doute.

SOCRATE

Dans ces conditions, quand est‑ce qu’on est dans la meilleure condition physique, lorsqu’on est entre les mains des médecins, ou lorsqu’on n’est pas du tout malade ?

POLOS

C’est évidemment quand on n’a aucune maladie.

SOCRATE

C’est qu’en effet le bonheur ne consiste pas, 478c-478e se