tant que l’un l’emporte sur l’autre par la souffrance ou le mal causés, ou par les deux. N’est‑ce pas forcé aussi ?
Sans contredit.
XXXI. — Examinons en premier lieu si l’injustice commise cause plus de douleur que l’injustice reçue et si ceux qui la commettent souffrent plus que leurs victimes.
Pour cela, non, Socrate.
Ce n’est donc pas par la douleur que l’injustice commise l’emporte ?
Non certes.
Si ce n’est pas par la douleur, ce n’est pas non plus par les deux qu’elle l’emporte.
Évidemment non.
Reste donc que c’est par l’autre.
Oui.
Par le mal.
C’est vraisemblable.
Puisque faire une injustice l’emporte par le mal, la faire est donc plus mauvais que la recevoir ?
Évidemment.
Or n’est‑il pas admis par la plupart des hommes et ne m’as‑tu pas avoué toi-même précédemment qu’il est plus laid de commettre l’injustice que de la subir ?
Si.
Et nous venons de voir que c’est plus mauvais.
Il paraît que oui.
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