68b'’ Oui.
Et maintenant y a‑t‑il quoi que ce soit au monde qui ne soit bon ou mauvais ou entre les deux, ni bon ni mauvais ?
Cela ne saurait être autrement, Socrate.
Ne comptes‑tu pas parmi les bonnes choses la sagesse, la santé, les richesses et toutes les autres semblables, et parmi les mauvaises celles qui sont le contraire ?
Si.
Et par les choses qui ne sont ni bonnes ni mauvaises n’entends‑tu pas celles qui tiennent tantôt du bien, tantôt du mal, ou sont indifférentes, comme d’être assis, de marcher, de courir, de naviguer, ou encore comme la pierre, le bois et tous les objets du même genre ? N’est‑ce pas, à ton avis, ces choses‑là qui ne sont ni bonnes ni mauvaises, ou bien est‑ce autre chose ?
Non, ce sont bien celles‑là.
Et maintenant ces choses indifférentes, quand on les fait, les fait‑on en vue des bonnes, ou les bonnes en vue des indifférentes ?
Nul doute qu’on ne fasse les indifférentes en vue des bonnes.
Ainsi, c’est le bien que nous poursuivons en marchant, quand nous marchons. Nous pensons que cela est mieux ainsi ; et, quand au contraire nous restons tranquilles, nous le faisons dans le même but, le bien, n’est‑il pas vrai ?
Oui.
De même encore nous ne tuons, quand nous tuons, nous ne bannissons et ne dépouillons autrui que parce que nous sommes persuadés qu’il est meilleur pour nous de le faire que de ne pas le faire ?
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