C’est une question.
Eh bien, je crois qu’ils ne sont pas considérés du tout.
Comment pas considérés ? Ne sont‑ils pas très puissants dans l’État ?
Non, si tu entends que la puissance est un bien pour qui la possède.
C’est bien ainsi que je l’entends.
Eh bien, pour moi, les orateurs sont les moins puissants des citoyens.
Comment ? Ne peuvent‑ils pas, comme les tyrans, faire mettre à mort qui ils veulent, spolier et bannir qui leur plaît ?
Par le chien, Polos, je me demande, à chaque mot que tu dis, si tu parles de ton chef et si tu exprimes ta propre pensée, ou si tu me demandes la mienne.
Mais oui, je te demande la tienne.
Soit, mon ami ; mais alors tu me poses deux questions à la fois.
Comment, deux questions ?
N’as‑tu pas dit, ou à peu près, il n’y a qu’un instant, que les orateurs font périr ceux qu’ils veulent, comme les tyrans, qu’ils dépouillent et bannissent ceux qu’il leur plaît ?
Si.
XXII. — Eh bien, je dis que ce sont deux questions distinctes et je vais répondre à l’une et à l’autre. Je maintiens, moi, Polos, que les orateurs et les tyrans ont très peu de pouvoir dans les États, comme je le disais tout à 466e-46