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nous imitons et que nous suivons, naissant et vivant tantôt d’une manière, tantôt de l’autre. Mettons donc fin à notre récit, et qu’il nous serve à reconnaître à quel point nous nous sommes précédemment trompés en définissant le roi et le politique.

LE JEUNE

SOCRATE

Trompés, comment ? et quelle est cette grande erreur dont tu parles ?

L’ÉTRANGER

En un sens elle est plus légère, en un autre beaucoup plus grave et de plus grande conséquence que celle de tantôt.

LE JEUNE

SOCRATE

Comment ?

L’ÉTRANGER

On nous demandait le roi et le politique de la révolution et de la génération actuelle, et, cherchant dans l’époque contraire, nous avons exposé le pasteur de la race humaine d’alors, c’est-à-dire un dieu, au lieu d’un mortel ; en quoi nous ne nous sommes pas peu égarés. De plus, en lui attribuant le gouvernement de l’État entier, sans expliquer quel gouvernement, nous avons bien dit la vérité, mais pas complètement ni clairement ; c’est encore une faute, quoique plus légère que la précédente.

LE JEUNE

SOCRATE

C’est vrai.

L’ÉTRANGER

C’est donc seulement, ce semble, après avoir déterminé la nature du gouvernement de l