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il faut croire que ce gouvernement est intermédiaire entre les deux autres. Et quant à celui de la multitude, tout y est faible ; il n’est capable d’aucun grand bien, d’aucun grand mal, comparativement aux autres, parce que le pouvoir y est divisé en mille parcelles entre mille individus. C’est pourquoi il est le pire de ces gouvernements, quand ils obéissent aux lois, et le meilleur, quand ils les violent. Sous le règne de la licence, c’est dans la démocratie qu’il vaut le mieux vivre ; on ne saurait trop la craindre au contraire sous le règne des lois ; le premier est alors de beaucoup le préférable, à l’exception du septième ; car il faut distinguer ce dernier entre les autres gouvernements, comme un Dieu entre les hommes.

LE JEUNE

SOCRATE

Il semble bien que les choses sont et arrivent ainsi, et il faut faire comme tu le dis.

L’ÉTRANGER

Il faut donc écarter ceux qui prennent part à tous ces gouvernements, hormis celui qui a la science, comme n’étant pas de véritables politiques, mais des factieux, des chefs de vains simulacres, simulacres eux-mêmes, les plus grands des imitateurs et des magiciens, et les sophistes des sophistes.

LE JEUNE

SOCRATE

Voilà des noms qui ont bien l’air de s’appliquer parfaitement à ceux qu’on appelle des politiques.

L’ÉTRANGER

Soit. Ceci est véritablement pour nous comme un drame, où l’on voit, ainsi que nous l’avons dit, comme un chœur de centaures et de satyres, qu’il