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NOTICE


I

LA COMPOSITION

Hipparque, ou l’homme cupide, tel est le titre donné à ce dialogue par nos plus anciens manuscrits. Il ne faudrait point voir cependant une équivalence entre les deux noms. L’homme cupide est bien le véritable sujet. Hipparque n’est pas un interlocuteur de Socrate, mais le personnage d’un épisode inséré au milieu de la discussion.

Socrate et un disciple, qui n’est pas désigné d’une façon plus explicite, occupent seuls la scène. Leur conversation, parfois languissante, n’est interrompue par aucune de ces pittoresques descriptions de lieu ou de caractères, dont Platon avait le secret. L’apologie d’Hipparque vient uniquement interrompre, un instant, la monotonie des répliques. Dès les premières lignes, le thème de la controverse se trouve posé : à quelles gens doit s’appliquer la dénomination de cupides. Ce début ex abrupto donne l’impression d’une causerie qui se poursuit.


Première
partie.

Première définition (225 a-227 e). — Sont cupides, pense le disciple, ceux qui estiment devoir tirer un profit de ce qui n’est nullement estimable. — Mais ils savent évidemment, objecte Socrate, que leur soi-disant gain est sans valeur, sans quoi nous aurions simplement affaire à des sots. Comment, dès lors, peut-il arriver qu’ils désirent ce qui ne vaut rien, comment croient-ils gagner en le possédant ? Selon cette définition, personne ne serait cupide.