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NOTICES PARTICULIÈRES


I

LETTRES ADRESSÉES À DION OU À SES AMIS

Lettre VII.

Données historiques.

Dion de Syracuse, l’ami de Platon, le confident en qui le philosophe avait espéré trouver le réalisateur de ses doctrines politiques, venait de mourir. Beau-frère de Denys l’ancien, associé au gouvernement de la Sicile, il avait jadis attiré à la cour du prince l’écrivain déjà célèbre et, depuis cette époque, une familiarité très affectueuse unissait le sage athénien et l’homme d’État. Plus tard, sous le règne de Denys le jeune, Platon était revenu à Syracuse, toujours appelé par son ami. On pensait alors qu’il deviendrait possible de réformer le gouvernement de la cité et de préparer prudemment une constitution où se concilieraient la liberté et l’autorité. Mais il aurait fallu auparavant réformer les âmes, et ce rêve trop beau devait rester un rêve. Tous les espoirs furent déçus. Denys, mal entouré, plus volontiers séduit par les attraits de la passion que par la voix austère du devoir, avait banni Dion et, après deux vaines tentatives pour ressaisir l’âme du tyran, Platon avait regagné définitivement Athènes, attendant les événements. Ceux-ci ne tardèrent pas à se produire. « Dion revenant du Péloponnèse et d’Athènes, raconte la 7e lettre, donna l’avertissement des faits à Denys. Donc, après avoir délivré la ville et l’avoir rendue deux fois aux Syracusains, il rencontra alors chez ceux-ci les mêmes dispositions à son égard qu’il avait rencontrées chez Denys, quand, le formant