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LETTRE XIII




360 a 1Platon à Denys tyran de Syracuse : Bon succès


Que le début de ma lettre soit en même temps pour toi le signe de son authenticité. — Un jour que tu recevais à dîner les jeunes Locriens, étant couché assez loin de moi, tu te levas, vins à mes côtés et, plein de bienveillance, tu me dis quelque parole aimable, comme il me le sembla, du moins, ainsi qu’à b mon voisin, — c’était un beau garçon. Ce dernier alors te demanda : « Tu as sans doute, ô Denys, tiré grand profit de Platon pour l’étude de la sagesse. » — « Et pour bien d’autres choses, répondis-tu, car du fait seul de l’avoir invité, comme je l’ai fait, j’ai aussitôt retiré du profit. » Conservons donc ces rapports, pour que le bien que nous retirerons l’un de l’autre aille toujours en croissant. C’est dans ce but qu’aujourd’hui je t’envoie quelques écrits pythagoriciens et des Divisions[1], et je t’adresse aussi, c suivant nos conventions antérieures, quelqu’un que toi du moins et Archytas, si Archytas vient chez toi, vous pourrez mettre à contribution. Il s’appelle Hélicon[2], est natif de Cyzique ; c’est un disciple d’Eudoxe, dont il connaît admirablement toutes les doctrines. De plus, il a été en rapports avec un disciple

  1. D’après Christ (Abh. d. bayr. Akad., pp. 483 et suiv., 488) suivi par Adam (Archiv, l. c., p. 50) et Apelt (Briefe, p. 146), les Πυθαγόρεια désigneraient le Timée et les διαρέσεις, le Sophiste et le Politique. Raeder (art cit. p. 514 et suiv.) pense qu’il est question des travaux préparatoires à ces dialogues. Ritter assimilerait plutôt les Πυθαγόρεια aux ὑπομνήματα de la Lettre XII (Neue Unters., p. 366, 49) et les διαρέσεις au recueil dont parle Diogène III, 80.
  2. Sur Hélicon, disciple de l’astronome Eudoxe, cf. Plutarque, Dion c. 19.