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LETTRE VIII

aujourd’hui, eux qui n’ont pas combattu pour la liberté commune contre la tyrannie ; j’aurais ramené les anciens habitants des b territoires grecs dans leurs antiques demeures, dans les demeures de leurs pères. — Voilà donc ce que maintenant je conseille à tous de vouloir unanimement et de réaliser, et d’exhorter tout le monde à entreprendre. Qui s’y refuse, regardez-le comme un ennemi public. Non, ce n’est pas impossible, car ce que conçoivent deux âmes, ce qui est manifestement le parti le meilleur que puissent trouver des gens qui ont réfléchi, le tenir encore pour impossible, est un manque de jugement. Deux âmes, je veux dire celle c d’Hipparinos, le fils de Denys, et celle de mon fils. S’ils sont d’accord tous deux, ils s’accordent, je pense, avec les autres Syracusains, avec ceux du moins qui ont souci de leur pays. Offrez donc aux dieux vos hommages avec vos prières ainsi qu’à tous ceux qu’il convient d’unir aux dieux dans vos louanges ; invitez, pressez amis et ennemis amicalement et sans relâche, jusqu’au jour où toutes nos paroles, semblables à un rêve divin vous visitant pendant la veille, deviendront par vous une éclatante d et heureuse réalisation.