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NOTICE GÉNÉRALE

importance sont de Platon et, en conséquence, j’en ferai usage[1] ».

En France, la question a été très peu étudiée. On a préféré avec raison utiliser pour la connaissance de la philosophie platonicienne des documents sûrs. Les rares traducteurs des œuvres complètes ont joint les Lettres aux autres apocryphes et les ont traitées assez dédaigneusement : « À quelque point de vue qu’on les considère, écrit Saisset, ces lettres, sans même excepter la septième, sont tout à fait indignes de Platon[2]. » Et l’on ne s’embarrasse pas de plus amples considérations. Cousin, Chaignet, Huit rejettent la correspondance entière. Piat ne la met pas à contribution et, dans les rares allusions qu’il y fait, semble peu disposé à lui accorder crédit. Fouillée se montre réservé, mais ne serait pas très éloigné d’accepter l’une ou l’autre de ces lettres, par exemple la septième[3]. A. Croiset ne leur accorde que quelques lignes dans son Histoire de la Littérature grecque : « Parmi les Lettres, dit-il, deux seulement ont quelque valeur : la troisième et la septième, qui paraissent avoir été rédigées sur des documents assez précis et qui sont des sources utiles pour la biographie de Platon. Quant aux autres, elles sont ou insignifiantes ou ridicules. En somme, la collection tout entière est certainement apocryphe ; même dans la troisième et dans la septième lettre, on ne trouve absolument rien qui rappelle la manière de Platon[4]. »

À peu près seul chez nous, Waddington, tout en avouant les difficultés d’ordre littéraire que soulève le problème des Lettres, s’en tient, suivant l’exemple de Grote, au témoignage d’Aristophane de Byzance, de Cicéron, de Thrasylle et de Plutarque[5].

  1. John Burnet, Greek Philosophy, Part I, Thales to Plato, London, Macmillan, 1920, pp. 205-206.
  2. Œuvres complètes de Platon, Paris, Charpentier, t. X, p. 336.
  3. La Philosophie de Platon, Paris, Hachette, 3e édit., 1912, t. I, p. 46 note et p. 98 note.
  4. Hist. de la Littér. gr., Paris, de Boccard, 3e édit., 1921, t. IV, p. 276.
  5. La Philosophie ancienne et la critique historique, Paris, Hachette,