dDieu savait cela, je pense ; aussi voulant être réellement le créateur d’un lit réel, et non le fabricant particulier de tel ou tel lit, il a créé unique le lit essentiel.
C’est ce qui semble.
Veux-tu dès lors que nous donnions à Dieu le nom de créateur de cet objet ou quelque autre nom semblable ?
Il le mérite, dit-il, puisqu’il l’a créé originellement aussi bien que tout le reste.
Et le menuisier, ne l’appellerons-nous pas l’ouvrier du lit ?
Si.
Et le peintre, dirons-nous que lui aussi est l’ouvrier et le producteur de cet objet ?
Nullement.
Alors qu’est-il, selon toi, par rapport au lit ?
L’imitation,
éloignée
de la nature
de trois degrés.
eLe nom, répondit-il, qui me paraît le mieux lui convenir est celui d’imitateur de la chose dont ceux-là sont les ouvriers.
Bien, dis-je. Alors tu appelles imitateur l’auteur d’un produit éloigné de la nature de trois degrés ?
Justement, dit-il.
C’est ce que sera donc aussi le poète tragique, puisqu’il est imitateur : il sera naturellement de trois rangs après le roi et la vérité, et tous les autres imitateurs aussi ?
Il y a apparence.
Nous voilà maintenant d’accord sur l’imitateur, mais réponds encore à cette question : 598ce que le peintre se propose d’imiter, est-ce, à ton avis, cet objet unique même qui est dans la nature ou sont-ce les ouvrages des artisans ?
Ce sont les ouvrages des artisans, dit-il.
Tels qu’ils sont, ou tels qu’ils paraissent ? Précise encore ce point.
Que veux-tu dire ? demanda-t-il.
Ceci : si tu regardes un lit obliquement ou de face ou de
premiers, mais de celui qui les envelopperait, qu’il serait plus exact de dire que notre Monde est la copie. » (Trad. Rivaud.) Cf. Parménide 182 a/b.