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LA RÉPUBLIQUE IV

ont rapport à une autre, si elles sont d’une espèce déterminée, ont rapport à un objet déterminé, ce me semble ; mais les mêmes choses prises en soi n’ont rapport chacune qu’à son objet pris en soi.

Je n’ai pas compris, dit-il.

Tu n’as pas compris, repris-je, qu’une chose plus grande n’est telle que par rapport à une autre ?

C’est vrai.

À une autre plus petite, n’est-ce pas ?

Oui.

Et qu’une chose beaucoup plus grande n’est telle que par rapport à une chose beaucoup plus petite ? l’admets-tu ?

Oui.

Et que ce qui a été plus grand l’a été par rapport à une chose qui a été plus petite, et que ce qui sera plus grand le sera par rapport à une chose qui sera plus petite ?

Je n’en fais aucun doute, dit-il.

cEt que le plus a rapport au moins, le double à la moitié, et ainsi de toutes les choses de ce genre ; que d’autre part le plus pesant a rapport au plus léger, le plus rapide au plus lent, et de même le chaud au froid, et qu’il en est de même de toutes les choses du même genre ?

C’est vrai.

Et pour ce qui regarde les sciences, n’est-ce pas la même chose ? La science en soi est la possession de la connaissance en soi ou de l’objet, quel qu’il soit, qu’il faut assigner à la la science ; mais une science particulière et déterminée a un objet particulier et déterminé. dVoici ce que je veux dire : quand on eut inventé la science de bâtir les maisons, ne se distingua-t-elle pas des autres, au point qu’on lui donna le nom d’architecture ?

Sans doute.

N’est-ce point parce qu’elle était d’une espèce particulière, différente de toutes les autres ?

Si.

Et n’est-ce pas parce qu’elle était la science d’un objet déterminé qu’elle aussi devint une science déterminée ? et n’en faut-il pas dire autant des autres arts et des autres sciences ?

    relève de la partie appétitive, l’autre de la raison, chargée de reconnaître ce qui est bien.