des images, comme dans le cas précédent, et mène sa recherche au moyen des seules idées.
Je n’ai pas bien compris, dit-il, ce que tu viens de dire.
cEh bien, revenons-y ; tu comprendras mieux après ce que je vais dire. Tu n’ignores pas, je pense, que ceux qui s’occupent de géométrie, d’arithmétique et autres sciences du même genre, supposent le pair et l’impair, les figures, trois espèces d’angles et d’autres choses analogues suivant l’objet de leur recherche : qu’ils les traitent comme choses connues, et que, quand ils en ont fait des hypothèses, ils estiment qu’ils n’ont plus à en rendre aucun compte ni à eux-mêmes ni aux autres, attendu qu’elles sont évidentes à tous les esprits ; qu’enfin, partant dde ces hypothèses et passant par tous les échelons, ils aboutissent par voie de conséquences à la démonstration qu’ils s’étaient mis en tête de chercher. Oui, dit-il, cela, je le sais.
Par conséquent tu sais aussi qu’ils se servent de figures visibles et qu’ils raisonnent sur ces figures, quoique ce ne soit point à elles qu’ils pensent, mais à d’autres auxquelles celles-ci ressemblent. Par exemple c’est du carré en soi, de la diagonale en soi qu’ils raisonnent, et non de la diagonale telle qu’ils la tracent, et il faut en dire autant de toutes les autres figures. eToutes ces figures qu’ils modèlent ou dessinent, qui portent des ombres et produisent des images dans l’eau, il les emploient comme si c’étaient aussi des images, pour arriver à voir ces objets supérieurs qu’on n’aperçoit que par la pensée.
511C’est vrai, dit-il.
XXI Voilà ce que j’entendais par la première classe des choses intelligibles, où, dans la recherche qu’il en fait, l’esprit est obligé d’user d’hypothèses, sans aller au principe, parce qu’il ne peut s’élever au-dessus des hypothèses, mais en se servant
dispute sur ce point date de l’antiquité, et elle dure toujours. Stallbaum adopte l’ἴσα, Richter et Dümmler ἀν’ ἴσα, ce qui pour le sens revient au même. Parmi ceux qui lisent ἄνισα, qui semble être aujourd’hui la leçon préférée, les uns comme Schneider, Steinhart, Adam, tiennent que l’inégalité représente la différence de clarté ou de vérité entre le visible et l’intelligible ; c’est pour cette raison que l’intelligible doit être représenté par un segment plus long. D’autres,