Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome VII, 1.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
507 e
137
LA RÉPUBLIQUE VI

C’est juste, fit-il.

Ainsi donc le lien qui unit le sens de la vue et la faculté d’être vu est d’une espèce 508bien autrement précieuse que tous ceux qui unissent les autres sens à leur objet, à moins que la lumière ne soit une chose méprisable.

Il s’en faut de beaucoup, dit-il, qu’elle soit méprisable.


XIX  Quel est, selon toi, celui des dieux du ciel qui est le maître de produire cette union, et dont la lumière fait que nos yeux voient aussi parfaitement que possible, et que les objets visibles sont vus ?

Celui-là même que tout le monde et toi-même en reconnaissez comme le maître, le soleil, puisque c’est de lui évidemment que tu parles.

Eh bien, la vue n’a-t-elle pas avec ce dieu le rapport que voici ?

Lequel ?

La vue, non plus que la partie où elle se forme et qu’on appelle l’œil, n’est pas le soleil.

bNon, en effet.

Mais de tous les organes des sens, l’œil est, je pense, celui qui tient le plus du soleil.

De beaucoup.

Et le pouvoir qu’il possède ne lui est-il pas dispensé par le soleil comme un fluide qu’il lui envoie ?

Si fait.

N’est-il pas vrai aussi que le soleil qui n’est pas la vue, mais qui en est la cause, est aperçu par cette vue même ?

C’est vrai, dit-il.


Le soleil éclaire
les objets visibles ;
le bien, les objets
intelligibles.

Eh bien, maintenant, sache-le, repris-je, c’est le soleil que j’entendais cpar le fils du bien, que le bien a engendré à sa propre ressemblance, et qui est, dans le monde visible, par rapport à la vue et aux objets visibles, ce que le bien est dans le monde intelligible, par rapport à l’intelligence et aux objets intelligibles.

    tifique de la perception, et il s’appuie sur ce fait d’expérience que nous pouvons entendre, toucher, etc. aussi bien dans l’obscurité