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LA RÉPUBLIQUE V

nombre des unions, nous nous en remettrons aux magistrats, pour qu’ils maintiennent autant que possible le même nombre de citoyens, en tenant compte des guerres, des maladies et autres accidents de ce genre, et que notre État, autant qu’il se pourra, ne s’agrandisse ni ne diminue.

Bien, dit-il.

Il faudra, je pense, organiser d’ingénieux tirages au sort, afin que les sujets inférieurs rejettent la responsabilité de chaque union sur la fortune, et non sur les magistrats.

Certes, dit-il.


bIX  En outre, aux jeunes gens qui se distingueront à la guerre ou ailleurs on accordera des honneurs et d’autres récompenses, notamment la permission de voir plus souvent les femmes ; ce sera en même temps un bon prétexte d’avoir d’eux le plus d’enfants possible.

C’est juste.


Prescriptions
relatives
aux enfants.

Quant aux enfants, à mesure qu’ils naîtront, ils seront remis à un comité constitué pour eux, qui sera composé d’hommes ou de femmes ou des deux sexes, puisque les fonctions publiques sont communes aux hommes et aux femmes.

Oui.

cJe veux ensuite que ces fonctionnaires portent au bercail les enfants des citoyens d’élite et les remettent à des gouvernantes, qui habiteront à part dans un quartier particulier de la ville ; pour les enfants des hommes inférieurs et pour ceux des autres qui seraient venus au monde avec quelque difformité, il les cacheront, comme il convient, dans un endroit secret et dérobé aux regards[1].

Oui, dit-il, si l’on veut conserver pure la race des gardiens.

Ils s’occuperont aussi de la nourriture, et conduiront les mères au bercail, quand leur sein sera gonflé, employant toute

    susciteront pas de violentes jalousies et des réclamations de la part des gardiens défavorisés ?

  1. C’est l’infanticide que Platon recommande ici. C’est un usage spartiate : « S’il naissait un enfant mal conformé, on l’envoyait aux Apothètes, gouffre près du Taygète. » Plut. Lyc. 16, I.