Si, les mêmes.
Nous voilà donc revenus par un détour à notre point de départ, et nous reconnaissons qu’il n’est pas contre nature d’appliquer les femmes des gardiens à la musique et à la gymnastique.
Oui vraiment,
cLa loi que nous avons établie n’est donc pas irréalisable ni chimérique, puisqu’elle est conforme à la nature ; c’est plutôt l’usage opposé qu’on suit aujourd’hui qui semble contraire à la nature.
Il le semble.
N’avions-nous pas à examiner si nos prescriptions étaient réalisables et en même temps les plus avantageuses ?
Si.
Or qu’elles soient réalisables, c’est de quoi nous sommes d’accord.
Oui.
Et maintenant, qu’elles soient les plus avantageuses, c’est ce qui nous reste à reconnaître.
Évidemment.
Pour former une gardienne, l’éducation qu’on donne aux hommes ne servira-t-elle pas aussi pour les femmes, d’autant plus dqu’elle s’adresse à la même nature ?
Sans aucun doute.
Voici une chose que je voudrais savoir de toi.
Laquelle ?
Ton opinion personnelle sur les hommes ; crois-tu que les uns sont meilleurs ou pires que les autres, ou qu’ils sont tous pareils ?
Non, pas pareils.
Dans l’État que nous avons fondé, lesquels à ton avis sont les meilleurs, des gardiens formés par l’éducation que nous avons décrite, ou des cordonniers instruits dans l’art de faire des chaussures ?
Plaisante question ! s’écria-t-il.
J’entends, repris-je ; et comparés aux autres citoyens, les guerriers ene sont-ils pas les meilleurs ?
à juste titre, tant d’importance à l’éducation, et se demander si la prétendue infériorité de la femme ne venait pas de l’ignorance où on la tenait.