Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome VI.djvu/420

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
412 a
132
LA RÉPUBLIQUE

Nous aurons donc aussi besoin dans notre État, Glaucon, d’un gouverneur[1] qui sache régler ce tempérament, si nous voulons sauver notre constitution.

bIl nous le faudra assurément, et aussi habile que possible.


XIX  Tel est le plan général de notre enseignement et de notre éducation.

Pour les danses de nos élèves, les chasses avec ou sans meute, les concours gymniques, les courses de char, à quoi bon disserter là-dessus ? Il est à peu près évident que ces divertissements doivent être conformes à ce plan, et il n’est pas difficile à présent de trouver comment ?

Sans doute, dit-il, ce n’est pas difficile.

Voilà qui est entendu. À présent que nous reste-t-il à déterminer ? N’est-ce pas quels sont parmi les citoyens ainsi élevés ceux qui doivent commander ou obéir ?

cSans nul doute.


Choix
des gouvernants.

Que les vieux doivent commander, les jeunes obéir, c’est chose évidente.

Évidente.

Et les meilleurs d’entre les vieux.

C’est évident aussi.

Mais parmi les laboureurs, les meilleurs ne sont-ils pas les mieux doués pour l’agriculture ?

Si.

Eh bien ! puisque nos chefs doivent être les meilleurs d’entre les gardiens, ne faut-il pas qu’ils soient aussi les mieux doués pour garder la cité ?

Si.

Ne faut-il pas pour cela qu’ils aient des lumières, de l’autorité et un grand soin des intérêts de l’État ?

dC’est vrai.

Mais ce qu’on soigne le mieux, c’est justement ce qu’on aime.

    gymnastique et tendue par la musique. La musique et la gymnastique sont toutes deux nécessaires pour chacune des deux cordes. L’effet de cette imagerie est de suggérer l’idée que le caractère est la musique de l’âme.

  1. Ce gouverneur est une sorte de ministre de l’Éducation comme