c’est avec lui qu’il entame la question du gouvernement des philosophes (450 b-487 a = 1 332 lignes). Adimante lui oppose alors l’opinion courante sur les philosophes, et Socrate, faisant leur apologie, montre par quelles études on les formera ; la plus haute sera celle du Bien, qu’Adimante lui demande de définir (487 b-506 d = 776 lignes). Glaucon intervenant, c’est à lui que Socrate adresse cet exposé sur la nature du Bien et sur la dialectique. Nous sommes à la fin du Livre VII.
Socrate ne change d’interlocuteur qu’une fois expliquée la décadence de la cité parfaite et décrites les origines et les mœurs de la timocratie (548 d). À ce long rôle de Glaucon (1 470 lignes) succède un assez long rôle d’Adimante (1 055 lignes) : il couvre l’étude de l’homme timocratique, de l’oligarchie, de la démocratie, et les origines de la tyrannie et de l’homme tyrannique (548 e-576 b). C’est la dernière fois qu’Adimante prend la parole. Ni son nom ni aucun autre nom ne sera désormais prononcé que celui de Glaucon. De ce dernier tiers du Livre IX jusqu’à la fin du Livre X, c’est à Glaucon que Socrate s’adressera pour comparer le sort du philosophe et du tyran, pour justifier la condamnation portée contre la poésie, pour exposer le bonheur du juste dans ce monde et dans l’autre (576 c-621 d = 1 733 lignes). Au moment où il rend à la justice ces avantages dont on avait fait abstraction au début du Livre II, et lorsqu’il commence de raconter la vision d’Er, fils d’Armenios, il dit « vous », s’adressant ainsi à tous les auditeurs, mais devant eux, au premier plan, c’est Glaucon qu’il interpelle par son nom, et c’est lui qu’il exhorte directement à la foi dans le bonheur inadmissible du juste.
C’était une difficile gageure de conserver la forme du dialogue à un traité aussi long que la République, mais Platon maintiendra une telle gageure jusque dans les Lois, qui sont plus longues encore. Après le dramatique prélude que constitue le Livre I, la République a pris naturellement un cours plus calme : les deux discours de Glaucon et d’Adimante, se succédant sans interruption, servent de transition entre ce dialogue de combat et le dialogue nouveau, dialogue de critique sociale, puis de construction, où le drame ne naîtra que du tragique même de la pensée. Dans cet exposé dialogué, Platon a jeté, outre l’ardeur de son âme et la force de