Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome VI.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cxliv
INTRODUCTION

que le copiste les ait prises dans quelque exemplaire perdu de A ou de F ou dans quelque exemplaire contaminé. C’est ce qu’il a fait sans doute pour quelques leçons d’ailleurs peu importantes, où le texte de D, en désaccord avec A et F, concorde avec celui d’Eusèbe ou de Stobée, par exemple 628 d il donne avec Stobée χαίρω γε, tandis que F porte χαίρω τε et A χαίρω sans particule ; de même 379 b il omet τε avec Eusèbe ; et 381 b il a γε avec Eusèbe pour τε AF. Ce que je viens de dire de D est vrai aussi de M et de W. Copiés sur de bons originaux, ces trois manuscrits doivent être consultés après A et F qu’ils contrôlent, et peut-être complètent ou corrigent pour quelques menues leçons, en particulier pour les accents. Sans les admettre dans l’apparat, qu’ils eussent inutilement surchargé, j’y ai pris tout ce qui pouvait améliorer le texte de A ou de F.

J’ai eu beaucoup moins à relever dans les deux Parisini 1810 et 1642 que j’ai collationnés. On tient généralement le premier pour une copie de D ou de l’original complet de D. Je le crois aussi ; mais le copiste n’a pas reproduit trop soigneusement le texte de D. Il a d’ailleurs consulté d’autres manuscrits, comme le prouve, entre autres choses, l’addition de καὶ ἀσχημοσύνης 400 c, le remplacement de συγγίγνεσθαι 329 c par συμμίγυσθαι (= W) etc. Il corrige souvent son modèle, quelquefois très heureusement ; par exemple 329 b à ἐρωτώμενος il substitue ἐρωτωμένῳ, 400 c il substitue la vraie leçon δύνασαι à celle de D δύνασθαι, etc. Il est d’ailleurs incomplet ; car il a perdu trois feuillets, à partir de 429 e τὸ ἄνθος ἀφαιρεῖσθαι jusqu’à 422 d πόλεως τε καὶ ἰδιώτου. Tel qu’il est, le Par. 1810 n’est pas sans valeur, et il fournit quelques bonnes leçons. Le Par. 1642 au contraire est négligeable : il semble avoir été copié sur le précédent, quand celui-ci était complet ; mais il ajoute à ses fautes, sans offrir aucune correction acceptable.

Enfin j’ai pris chez Stallbaum, Adam et Burnet quelques leçons qui proviennent d’autres manuscrits, en particulier du Monacensis 237 et du Venetus 184, qui tous les deux ont été fortement corrigés par des copistes intelligents.


Les papyrus.

L’excellence du texte de nos manuscrits est confirmée par les rares et courts fragments de la République que nous trouvons dans les papy-