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INTRODUCTION

Mais j’ai gardé τίθης, alors que Burnet adopte τιθεῖς, εἰργάζετο au lieu de le corriger en ἠργάζετο. Pour les verbes où il y a deux μ dans deux syllabes consécutives, comme ἐμπίμπρημι, ἐμπίμπλημι, etc., les manuscrits suppriment le plus souvent le second μ ; quand il a été omis dans A, il est fréquemment rétabli au-dessus de la ligne : je l’ai rétabli partout. Pour les élisions, il y a de perpétuelles variations d’un manuscrit à l’autre : ici encore j’ai fidèlement suivi le texte de A. J’ai fait de même pour le ν éphelcystique. Les autres manuscrits, à quelques exceptions près, fréquentes surtout dans D, le mettent devant les mots qui commencent par une voyelle, et l’omettent devant ceux qui commencent par une consonne. A le met toujours devant une voyelle ; devant une consonne, tantôt il l’emploie, tantôt il l’omet. J’ai strictement suivi l’usage de A, et je n’ai pas signalé dans l’apparat critique la leçon divergente. Je ne l’ai pas fait davantage pour de menues différences, comme celle qui résulte de l’emploi ou de l’omission de la crase. J’écris par exemple avec A ταὐτά, τἆλλα, sans signaler qu’ailleurs il y a τὰ αὐτά, τὰ ἄλλα.

Pour l’accentuation des enclitiques, j’ai naturellement suivi l’usage ordinaire, et non l’usage de A, qui accentue constamment les enclitiques, spécialement après des syllabes non accentuées, qui met un accent supplémentaire sur les paroxytons suivis d’une enclitique (ἄλλό τι), qui accentue enfin les mots composés ou contractés comme si les parties composantes étaient indépendantes : γ’ οὖν, ὅστισοῦν, ἐγ’ ὦμαι. L’accentuation des mots ordinaires y est fort correcte, sauf pour les mots qui, selon le sens, admettent des accents différents. Ainsi, dans A, comme dans tous les manuscrits, il y a confusion fréquente entre ἦ, ᾗ, ἣ, ἢ, ἡ, entre et , entre αὐτοῦ et αὑτοῦ, αὕτη et αὐτή. La raison en est que les accents ont été mis après coup, peut-être par une autre main, celle du diorthote ; car ils sont d’une encre différente. Comme le diorthote ne se donnait peut-être pas toujours le temps de suivre le sens du texte, il a commis ainsi un grand nombre d’étourderies sur les mots qui reçoivent des accents divers.


Le Vindobonensis F.

En opposition avec A, formant une classe tout à fait différente, il faut placer le Vindobonensis F. Longtemps méconnu, à cause de sa date récente — il est du xive siècle —