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ION

de l’enseignement socratique, tandis que rien n’y annonce la théorie des Formes. Enfin l’allusion très précise faite à la situation d’Éphèse paraît bien indiquer que le dialogue n’a pas été composé après 391, et qu’on doit en fixer la date dans les trois ou quatre années qui précèdent[1]. L’Ion se range naturellement, nous l’avons dit[2], dans le groupe des ouvrages qui illustrent d’exemples particuliers l’enquête rapportée par Socrate dans l’Apologie. Faut-il en induire[3] que l’Ion, comme le premier Alcibiade, le Lachès, l’Euthyphron, a suivi l’Apologie ? Sur ce point l’argumentation de H. Raeder[4] n’emporte pas la conviction, et il est sage de ne pas conclure.


  1. B. Keil, o. l., s’arrête à 394-3, mais ses calculs fondés sur la date des Panathénées semblent ici fort hasardeux.
  2. P. 17.
  3. H. Raeder, o. l., p. 91.
  4. Si l’Apologie avait été écrite après ces dialogues, on comprendrait mal, dit H. Raeder, qu’elle ne suive pas plus exactement, dans le récit de l’enquête entreprise par Socrate, les exemples déjà traités.