Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome V, 1.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

EUTHYDÈME

[ou l’éristique ; genre réfutatif.]


SOCRATE CRITON

Préambule. Euthydème et Dionysodore.

Criton. — 271 Avec qui, Socrate, causais-tu hier au Lycée[1] ? Ma foi, une telle foule vous entourait que, pour ma part, j’ai eu beau m’approcher pour écouter ; je n’ai pu rien entendre distinctement. En me penchant au-dessus des autres, j’ai pourtant réussi à voir, et ton interlocuteur m’a paru être un étranger. Qui était-ce ?

Socrate. — Lequel veux-tu dire, Criton ? Il y en avait non pas un, mais deux.

Criton. — Celui dont je parle était assis à ta droite, le troisième en partant de toi. Entre b vous était le jeune fils d’Axiochos[2]. Il m’a paru, Socrate, avoir beaucoup grandi, et être presque du même âge que notre Critobule. Mais l’un est fluet, l’autre bien développé et de fort bonne mine[3].

Socrate. — Euthydème, Criton, est celui dont tu veux parler. Le personnage assis auprès de moi à ma gauche était son frère, Dionysodore. Lui aussi, il prend part aux entretiens.

  1. Un des principaux gymnases d’Athènes, à l’est et à quelque distance de la ville, sur la rive droite de l’Ilissos. Socrate aimait à y causer, voir Euthyphron, 2 a.
  2. La généalogie de Clinias sera indiquée avec plus de précision 275 a.
  3. Suivant Stallbaum, Wells et Schanz, ἐκεῖνος vise Clinias, οὗτος désignant Critobule ; Heindorf et Gifford, au contraire, rapportent ἐκεῖνος à Critobule, et οὗτος à Clinias. Il est difficile de se prononcer ; Xénophon, qui, dans le Banquet (IV, 10), parle de la beauté de Critobule,