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NOTICE

mot du texte au cours d’une paraphrase ; par la reprise de membres de phrase entiers ; par des citations faites çà et là en dehors de la suite du texte. Il lui arrive même, à propos de 249 c 6 sq. (p. 171, 32 sqq.), de signaler qu’il existe du passage quatre variantes, dont l’une a ses préférences puisqu’il en fait son lemme. Entre les citations constituées par les lemmes et celles que fait Hermias au courant de son exégèse, une distinction s’impose : dans ces dernières il pouvait en effet ne pas se sentir astreint à la même exactitude. J’ai donc signalé dans l’apparat par la lettre « l », placée en exposant après le nom d’Hermias, toute leçon qui provient de ses lemmes.


Observations.

À ce que j’ai dit dans la notice du Phédon (p. lxxx sqq.) sur la forme usuelle de la tradition indirecte, je voudrais ajouter quelques remarques dont l’étude de cette tradition pour le Phèdre a été l’occasion. — Il n’est certes pas douteux que souvent les auteurs citent de mémoire. Mais, quand en plusieurs endroits un même auteur cite de façon différente, on peut se demander si l’on est en présence d’une variation de sa mémoire ou bien d’une variante réelle, en rapport avec l’utilisation par lui de copies différentes. C’est ainsi que le passage de 246 e 4 ὁ μὲν δὴ μέγας ἡγεμών …Ζεύς est cité deux fois par Plutarque. Or, dans les Quaestiones conuiuales VIII 3, 5 722 d, son texte : ὁ γὰρ δὴ μέγας ἡγεμών …Ζεύς est très voisin du nôtre ; dans le Non posse suauiter uini secundum Epicurum, 22 1102 e, il écrit bien ὁ μέν, mais il omet δή, et, ce qui importe davantage, il omet ἡγεμών. C’est un fait pourtant que de ces deux passages celui qui s’éloigne le plus de notre texte est justement celui qui a le plus l’apparence d’une citation textuelle. On peut donc se demander si l’omission de ἡγεμών n’y est pas le témoignage d’une tradition différente. — De même à 250 d 4 : ἔρχεται αἰσθήσεων. Là où Plutarque ne paraît pas citer mais se souvenir (Aqua an ignis utilior 13, 958 e), il écrit : ἐστιν (ou εἶσιν) αἰσθήσεων ; mais là où il semble citer textuellement (Quaest. conuiu. III 6, 4 654 e), on lit : ἔρχεται παθημάτων. Ce dernier mot serait-il une variante réelle de la tradition manuscrite ? — Moins délicat est le cas de 243 d 6 ; car, si deux fois (cf. Apparat) Plutarque écrit κατακλύσασθαι, les deux autres